Corfou – Corinthe

 

Après quelques jours dans le camping de la rĂ©gion de Paleokastritsa et des journĂ©es ponctuĂ©es de baignades et de parties de “Princes de Catane”, nous traversons l’Ă®le de Corfou d’ouest en est. FlanquĂ©s au bord de la route, nous guettons chacune des voitures en espĂ©rant y apercevoir Laurent et Barbara. Nous trĂ©pignons comme des groupies, tout excitĂ©s d’enfin passer cette semaine avec nos amis. Et quelle semaine !!! Tout ne fut que beautĂ©, luxe, calme et voluptĂ© : une coquette maison avec piscine et multiples terrasses perchĂ©e au-dessus de la baie d’Agni pour nous accueillir, l’inventivitĂ© et le talent de Laurent aux fourneaux pour illuminer nos papilles (poulpe, calamars, grillades, Å“ufs pochĂ©s, …), la prĂ©voyance de Barbara qui nous laisse dormir comme des loirs et nous rĂ©veille avec une bonne odeur de cafĂ© et la table parĂ©e. Et nous profiterons aussi de balades parfois hors-sentiers (merci le marquage Ă  la grecque !), de baignades dans des criques quasi-dĂ©sertes, d’apĂ©ros gourmands, de bombes et de piquages de tĂªte dans la piscine et de parties fort disputĂ©es de Tichu. Dur dur de les laisser partir ! C’est avec les yeux encore embuĂ©s que nous reprenons notre vie de nomades-mangeurs de pĂ¢tes/riz.

Nous reprenons notre pĂ©riple en direction de Delphes et Corinthe pour y visiter les sites archĂ©ologiques. Pour reprendre l’expression de Gerald, un cyclo anglais croisĂ© sur la route, “a culture-day, from time to time, is not so bad”. Nous vous Ă©pargnons un descriptif dĂ©taillĂ© du chemin (montĂ©e, descente, pluie, vent, magnifique, …) et espĂ©rons vous divertir avec quelques anecdotes qui ont marquĂ© nos Ă©tapes :

Plage de vie n°1 : Ă€ qui mieux-mieux ou l’histoire des sacoches pleines
Comme d’habitude, nous dĂ©cidons de nous arrĂªter sur un banc de la place du village, cette fois-ci Ă  Kalyvia, pour nous concocter un petit sandwich de midi. Gilles passe chez le boulanger pour acheter des boissons fraĂ®ches et en ressort avec un pain au sĂ©same gracieusement offert en sus. Les sandwichs n’en seront que meilleurs ! Au mĂªme instant, AnaĂ¯s se voit offrir un grand bocal de coings au sirop par une habitante avec qui elle avait discutĂ© deux mots. Puis c’est l’avalanche : le boulanger revient avec un sac rempli de fruits, le bistrotier nous invite Ă  sa terrasse et nous offre deux pleines assiettes de tomates et de fromage. Les simples sandwichs se transforment en festin. Et vous pensez que c’est fini ? Que nenni !!! Le boulanger revient avec un pain, un sandwich et un sachet de biscuits maison, le bistrotier nous offre Ă  boire (ask for whatever you want, it’s all free for you) et ressort de la cuisine avec des pitas aux macaronis et deux tupperwares de boulettes de viande de diffĂ©rentes saveurs. Nous avons l’impression de nous retrouver au milieu d’un jeu-concours ubuesque entre commerçants, mais ce n’est que de la gĂ©nĂ©rositĂ© de la part de ces habitants peu habituĂ©s Ă  voir des touristes, plus particulièrement Ă  vĂ©lo. Nous parvenons Ă  peine Ă  fermer nos sacoches de nourriture mais n’avons pas de soucis Ă  nous faire pour nos prochains repas. Ah oui, le boulanger nous a encore offert Ă  boire lors de notre tournĂ©e d’adieux !!!

Plage de vie n°2 : Eau douce et eau salĂ©e ou l’histoire du spot parfait
ÉpuisĂ©s après une Ă©tape de 100km, nous arrivons Ă  Kryoneri car le GPS y indique un camping. Bizarre bizarre, aucun panneau ne confirme son existence… Nous traversons tout de mĂªme le village dĂ©sertĂ© pour suivre la route jusqu’Ă  son extrĂ©mitĂ©. Point de camping mais le spot est parfait pour un camping sauvage : au pied de la falaise, une petite Ă©tendue d’herbe rase juste avant la mer qui plonge doucement, et luxe parmi les luxes une eau de source claire qui jaillit juste avant la plage dans un bassin de petits galets. Nous y dĂ©gustons les boulettes de viande et les biscuits reçus Ă  Kalyvia. Une journĂ©e parfaite qui se clĂ´t avec un splendide couchĂ© de soleil sur la lagune !!!

Plage de vie n°3 : Le camping Apollo ou l’histoire des cyclos
VoilĂ  quasiment deux mois que nous n’avons croisĂ© aucun autre cyclotouriste. Est-ce liĂ© Ă  notre itinĂ©raire (beaucoup rejoignent la Grèce par l’Albanie) ou au pur hasard ? Mais c’est Ă  Delphes que nous avons l’occasion de remonter notre compteur. Dans l’ascension vers le camping Apollo, nous rattrapons Gerald (en route pour Istanbul) qui partage avec nous ” my best cigarette ever” alors qu’il s’Ă©tait promis de ne jamais fumer lors de ses voyages Ă  vĂ©lo. Au camping, les seules hĂ´tes sont deux bĂ¢loises Ă  vĂ©lo, Tabea et Elissa, qui sont elles aussi en route pour Istanbul. Nous nous installons juste Ă  cĂ´tĂ© d’elles. Quelques minutes plus tard dĂ©barquent deux couples qui font un bout de route ensemble. Émilie et JĂ©rĂ©mie (leur blog ici) qui vont rejoindre Istanbul puis l’Asie du Sud-Est par avion avant de revenir vers le Kirghizistan. Les croiserons-nous en route ? Et enfin Danielle et Michel, un couple de retraitĂ©s en tandem, habituĂ©s aux voyages Ă  vĂ©lo et donc très expĂ©rimentĂ©s. Le camping devient un vrai repaire de pĂ©daleux et c’est l’occasion d’Ă©changer trucs, astuces et idĂ©es d’itinĂ©raires. C’est devenu malgrĂ© nous notre petit monde Ă  nous et on s’y sent Ă  l’aise.

Plage de vie n°4 : Vive l’armĂ©e ou l’histoire du chalet suisse
En quittant Delphes, on sait que l’on a encore 500m de dĂ©nivelĂ© mais 900m de descente en rĂ©compense. Le dieu Éole, probablement jaloux de notre Ă©merveillement lors de la visite du temple d’Apollon et du sanctuaire d’AthĂ©na PronaĂ¯a Ă  Delphes, dĂ©cide de nous mettre des bĂ¢tons dans les roues : il vente si fort que l’on doit pĂ©daler Ă  la descente. En plus de ces efforts soutenus, AnaĂ¯s a le ventre barbouillĂ©. Nous dĂ©cidons donc de prendre une chambre pour la nuit. Ă€ Aliartos, le seul hĂ´tel est dĂ©sertĂ© et AnaĂ¯s veut bien donner un dernier coup de reins vers la ville suivante, Thiva, Ă  16km. Sur le chemin, nous dĂ©couvrons le pendant grec de la route de la soie, la route du coton et ses champs Ă  perte de vue, ses usines de traitement et le duvet blanc jonchant les deux cĂ´tĂ©s de la route. Enfin Ă  Thiva, nous grimpons encore pour rejoindre le centre et la zone des hĂ´tels. Il y en a 4, donc Ă  première vue l’embarras du choix. Mais ils sont tous complets alors que la ville n’a aucun attrait particulier, si ce n’est sa base militaire !!! Et c’est bien sĂ»r ce week-end que les proches viennent visiter les recrues. Quelle chance on a ! Heureusement, une ultime solution s’offre Ă  nous, bien Ă©videmment hors-budget. Nous rejoignons la pĂ©riphĂ©rie pour s’installer dans notre petit chalet tout-confort et y dormirons comme des rois.

Pour les prochains jours, visite de Corinthe et un peu de pédalage avant les retrouvailles tant attendues à Zakynthos avec Damien (le frère de Gilles), Fanny et les Loupiots (Louise, Eugène et Clotilde).

Ă€ tantĂ´t