En passant l’isthme de Corinthe, nous entrons dans le Péloponnèse qui est notre dernière étape avant de rejoindre le Pirée puis la Crète pour y gagner nos quartiers d’hiver. Les touristes ont déserté la péninsule et nous ne croisons que çà et là quelques retraités venus profiter de la douceur automnale qui persiste encore ici.
Avec la Crète et Corfou, le Péloponnèse est une des principales régions productrices d’olives en Grèce. C’est donc au milieu des champs d’oliviers que l’on effectue la plupart du chemin. On a finalement arrêté de les compter, mais on ne se lasse pas de leurs troncs aux formes tortueuses, de leurs ramures chargées de fruits et de leurs reflets argentés lorsqu’ils s’agitent sous le vent. Par chance, la récolte des olives s’effectue entre octobre et novembre et nos pouvons être des témoins directs de la tâche harassante des cultivateurs grecs. Le travail s’effectue en majeure partie à la main, arbre après arbre : la pose des filets au sol, le ratissage à l’aide d’une longue fourche aux dents en plastique, la coupe des branches vives et chargées et leur passage une à une dans une machine rudimentaire éjectant les fruits restants, le ratissage au sol pour séparer les olives des feuilles et la mise en sacs. On comprend mieux pourquoi l’huile d’olive est si chère !!! Les branches sont rassemblées et brûlées sur place et les filets de fumée odorante que l’on voit s’échapper partout donnent une vision féérique de toutes ces étendues vallonnées et témoignent d’un labeur fourmiliesque sur toute la péninsule.
De notre côté, nous parcourons le pays en mode “pédale douce”. Nous ponctuons de petites étapes par la visite des sites archéologiques de Corinthe et d’Olympie, par la découverte des villes du sud (Pylos, Methoni, Koroni) et de leurs forteresses vénitiennes, par une balade en train à crémaillère dans une vallée escarpée (Diakopto-Kalavryta) et surtout par des vacances sur l’île de Zakynthos avec Damien, Fanny et les Loupiots. Quelle intense émotion que de les retrouver pour partager durant une semaine, malgré le temps peu clément, jeux, rires, baignades, balades et pita gyros. Par contre, notre ligne de sportifs en prend un coup, entre gruyère et vacherin qui amènent Gilles au bord de l’orgasme gustatif, ganaches de chez Villars offertes par le papa de Gilles et qu’Anaïs dévore sans retenue, plaques de chocolat et une fondue que l’on dégustera plus tard au camping d’Olympie…
Nos cœurs pleurent toujours de les avoir vus peu à peu disparaître depuis le pont du ferry qui nous a ramenés sur le continent mais nous avons en tête une pleine bobine de souvenirs lumineux pour éclairer les jours plus gris.
Encore douze jours de pédalage et beaucoup de dénivelé avant de rejoindre Athènes où, outre l’Acropole, nous visiterons surtout les magasins de vélo et de matériel de camping
À tantôt
P.S.: Point de “Que nenni !!!” dans ce billet… Mais par la présente entourloupe l’obsession monomaniaque de Gilles est corrigée