Merci à François pour ce texte qui relate notre semaine remplie d’émotions passée avec lui et la maman de Gilles à Chiang Mai, au nord de la Thaïlande :
Cette année, nos vacances avaient une couleur toute particulière. Si Fabienne et moi avons l’habitude de mettre à profit cet espace de liberté pour rencontrer des amis ou connaissances de par le monde, ce mois de février avait un air de fête, puisque nous avions le bonheur de retrouver Gilles et Anaïs, présents dans nos cœurs mais éloignés de nos yeux depuis presque deux ans. Ils sont là ! Magnifique et bienfaisant accueil fribourgeois à l’aéroport de Chiang Mai. Le sourire aux lèvres, l’œil humide. L’émotion était palpable.
Quelle joie, de vivre une semaine, à l’autre bout du monde, en compagnie de ces deux charmants baroudeurs, aventuriers, sportifs, et éternels épicuriens. La fête n’aurait pas été complète sans la présence de Marco, notre généreux et précieux hôte durant cette semaine à Chiang Mai. Copropriétaire, avec la délicate et efficace Toto, du Swiss Lanna Lodge depuis 2 ans et demi, ce suisse de l’étranger, grand connaisseur de l’Asie du Sud-Est, semble s’être parfaitement intégré à la vie thaïlandaise. Une fois arrivés à la guesthouse, à peine avons-nous eu le temps de déguster un lassi à la mangue, de déposer nos bagages dans nos chambres (celle des Eléphants pour Anaïs et Gilles, et celle des Pachas pour Fabienne et moi-même (ça ne s’invente pas…)) que nous filions sur nos scooters par les étroites venelles de la banlieue de Chiang Mai, guidés par Marco, pour déguster dans un petit troquet local un délicieux pad thaï – nouilles aux légumes et crevettes cuites dans une sauce au tamarin. Comme vous pouvez le constater, nous ne dérogerons pas à la sacro-sainte habitude qui veut que la nourriture ait une place de choix sur le blog de hop-hop-hop. Après s’être sustentés, nous continuons notre périple nocturne par la visite de deux magnifiques temples et d’un stupa illuminés au centre de Chiang Mai. Ces lieux, très fréquentés de jour, nous étaient offerts dans le plus grand calme. La fatigue commençant à se faire sentir, Marco nous proposa un moment détente. Ni une ni deux, nous voici alignés tous les 5 en rang d’oignons dans une rue animée, à 9h du soir, les pieds sur le trottoir pour 45’ de réflexologie. Rires, discussions, et consultation de son iPad pour Marco, meublent cette fin de soirée.
Après une agréable nuit dans un lit king-size, un petit déjeuner détente composé de riz gluant, arrosé de lait de coco, et de mangue pour Fabienne et moi-même, céréales yogourt et fromages fribourgeois d’importation directe pour Anaïs et Gilles, le tout agrémenté de belles discussions. Puis, selon la proposition de Marco, départ en scooter, en compagnie d’Amélie, voyageuse-bloggeuse parisienne, à la découverte des environs de Chiang Mai. La conduite sportive de Marco, malgré la densité du trafic, nous oblige à la vigilance. Tour à tour, nous visitons, au sein d’un magnifique parc, un prestigieux ensemble d’anciens palais, temples et maisons de type Lanna préservés devenus aujourd’hui hôtel de luxe, des rizières, la fabrication artisanale d’ombrelles, de poteries aux motifs raffinés. Et bien sûr, hop-hop-hop oblige, n’oublions pas la pause de midi et ses succulents plats thaïs accompagnés de riz aux quatre couleurs, servis dans un restaurant au bord de l’eau. La fin d’après-midi, sportive, fit souffrir nos dos et postérieurs. Après une heure de scooter dans la campagne, nous atteignons enfin un magnifique parc où se trouvent… les sources chaudes de «Tha Hot Springs». Vu notre état, cela était parfait pour la détente. Mais que font les thaïs dans des sources thermales ? Ils vont se faire cuire un œuf, ou plutôt des œufs, qu’ils déposent dans d’élégants petits paniers tressés et qu’ils plongent dans un grand bassin contenant l’eau de source à 85°C. Il y a également de nombreux petits canaux et pataugeoires, où les moines et autres touristes peuvent tremper leurs pieds dans une eau un peu moins chaude ! Ce dont nous avons profité… après avoir mangé nos œufs !!!
Comme la semaine avait démarré sur les chapeaux de roue, le lendemain, après discussions, nous avons décliné l’offre de Marco de visiter Chiang Rai, situé à environ 300km de Chiang Mai, pour pouvoir mieux jouir du temps à passer ensemble. Sans stress, après le petit déjeuner, visite du centre-ville de Chiang Mai dont le petit mais néanmoins charmant parc, des temples, plus clinquants les uns que les autres, d’élégants stupas, quelques boutiquiers, les vendeuses de glaces coco, les nombreux artisans, puis nous rafraîchissant de succulents lassis à la mangue dans un jardin pareil à une jungle d’où émergeaient quelques ruines birmanes, et enfin le soir les marchés nocturnes s’étalant de rues en rues. Et, pour digérer notre souper, quoi de mieux qu’un spectacle coquin un peu tragi-comique de lady-boys, transsexuelles ainsi nommées en Thaïlande. Certaines d’entre elles ont la grâce d’un pachyderme et d’autres la voluptueuse sensualité d’un top-modèle. Lorsqu’elles nous apportent les boissons, ces charmantes dames profitent de leur proximité pour tenter de palper quelques attributs masculins. Heureusement, les cuisses musclées de Gilles emprisonnèrent la main trop audacieuse de l’une d’entre elle. Comme quoi, le vélo, c’est non seulement sain mais utile.
Le lendemain, caractéristique de la Thaïlande, nous passions de la sexualité à la spiritualité. Levé à 5h du matin pour rejoindre notre guide «Vet» qui nous amena au marché, déjà bondé, acheter quelque nourriture pour les offrandes aux moines. Après les 360 marches gravies pour accéder au temple «Doi Suthep» dominant la plaine et la ville de Chiang Mai, alignés et briefés sur l’attitude à adopter pour l’offrande qui se déroule une fois par jour à 7h du matin, nous déposons celles-ci dans les bols des moines, joignant les mains et inclinant la tête en signe de remerciement. Nous voilà bénis d’une prière ! Nous repartons le cœur léger, et lors du retour, notre guide nous fait découvrir, caché dans l’abondante végétation, un temple d’influence birmane. Oasis de tranquillité et de quiétude qui contraste avec le précédent, il nous séduit immédiatement. Le soir, grâce à Toto qui nous avait écrit un petit mot en thaï indiquant nos bobos respectifs, c’est ensemble que nous sommes allés nous faire masser. Un massage thaï, bien entendu, fait d’étirements et de pressions. Allongés, avec une dame à nos pieds, exception faite de Gilles qui avait un homme, allez savoir pourquoi, nous nous sentions un peu, mais peut-être devrais-je dire je, comme des hérétiques soumis à la question. Tonique ! Je n’ose pas imaginer ce que cela aurait été si nous n’avions pas précisé que nous voulions un massage soft !
Les jours qui suivirent, il y eut encore de belles découvertes, telles ces artisanes préparant d’immenses barques entièrement décorées avec des têtes d’éléphants pour la crémation des notables locaux. Mais la fête n’aurait pas été totale sans un zest d’aventure. A l’aide de notre guide de poche nommé «Tchat», nous sommes partis marcher dans les montagnes en passant une nuit mémorable dans une accueillante famille paysanne de l’ethnie Karen. Durant ces 2 jours, Gilles Jones ou Indiana Vieli, c’est selon, n’a pas failli à sa réputation. Tour à tour découvreur de grottes où vivent les terribles vampires pipistrelles, aide-cuisinier qui écaille et évide des poissons-chats, à nouveau aide cuisinier du grand-père de la famille (car forcément l’aventure donne faim), goûteur avisé du whisky local et testeur-ronfleur de ses effets secondaires, soutien du guide rafting sur nos frêles esquifs en bambou, remontant de violentes chutes d’eau pour enfin nourrir aux bananes, toiletter et dresser de superbes et impressionnants éléphants.
De cette semaine si vite passée, nous gardons de nombreuses images, odeurs, couleurs, saveurs mais surtout le plaisir des retrouvailles, du partage, des échanges et des rires. C’est à nouveau le cœur empli d’émotions que nous avons souhaité bonne route à Anaïs et Gilles en nous serrant très fort dans les bras, pour nous dire «à très bientôt».