Notre itinéraire sur Sumatra n’était pas des plus spectaculaires. La chaleur et l’humidité ambiantes n’ont que peu aidé à nous faire digérer les centaines de kilomètres à travers les plantations de palmiers. Outre la caldeira autour du lac Toba et quelques jolis points de vue çà et là, rien de bien excitant pour nos mirettes… Heureusement que Sumatra ne se limite pas à ses paysages ! Chaque jour, partout autour de nous, ses habitants nous ont transmis une énergie positive par leurs sourires, leur bonne humeur, leurs pouces levés, leurs exclamations lorsqu’on leur expliquait notre voyage, par les séances photos frénétiques et les innombrables ’’hello mister’’, que ce soit pour Gilles ou pour Anaïs (un résidu probable des cours d’anglais, comme le ‘’good morning’’ qui sert jusqu’au soir, et les ‘’I love you’’ improbables criés par des dames d’un certain âge). Et c’est donc dès le premier jour, après 1 mois en touristes à Bali, qu’on a retrouvé avec bonheur ces moments propres au voyage à bicyclette.
Une pluie divine
Entre nos jours tampons à Séoul et Singapour, et nos vacances, cela faisait bien un mois et demi que nous n’avions pas donné un coup de pédale. On s’était pourtant fixé une deuxième étape un peu corsée pour monter vers le la Toba : 80km et 1500m de dénivelé. Arrivés à midi à la moitié du parcours et du dénivelé, nous étions déjà exténués. Se serait-on un peu surestimés ? Ou aurions-nous plutôt sous-estimé la fonte drastique de nos mollets jusqu’ici bien taillés ? Sans doute… Mais c’est précisément là qu’un miracle, venu littéralement du ciel, nous a sauvé la mise ! Une pluie de cendres venant du volcan Sinabung, un peu plus loin, qui nous oblige à charger nos vélos sur une camionnette pour franchir l’obstacle. Et hop, nous voilà en haut ! C’était si facile 😉
Reconversion professionnelle
Si vous êtes cycliste et que votre budget approche de zéro en arrivant sur Sumatra, pas d’inquiétude ! Vous pourrez toujours vous reconvertir en prof d’anglais, mais ne comptez pas sur un vrai salaire, ce sera plutôt en biscuits et Fanta fraise que vous serez dédommagés. Pour notre part, après 3 jours ici, nous avions déjà visité deux classes pour une petite discussion et présentation, sans oublier bien sûr les obligatoires photos avec tous les étudiants et le staff ! Plus loin, il nous a même fallu parfois refuser si l’on voulait avancer un peu. Si ça vous arrive, n’oubliez pas d’insister sur les salutations : hello miss pour une dame, good afternoon en après-midi, …
Petite planète
Il y a quelques mois, dans une chambre d’hôtel au milieu de la Chine, nous regardions TV5 Monde… No comment 😉 Thalassa diffusait un reportage sur l’Indonésie et plus particulièrement sur Nias, une île au large de Sumatra. Un oasis aux forêts préservées surplombées par des villages de maisons typiques, où concours de chants d’oiseaux et traditions rythment les journées. Eh bien, on y est allés !!! Lors de notre dernière nuit là-bas, après avoir pédalé sous les trombes d’eau sur 50km, nous nous sommes arrêtés au Miga Beach Resort, heureux d’être au sec. Agus, le propriétaire, nous connaissait déjà par les miracles des réseaux sociaux et nous a pris sous son aile, ou plutôt, nous a réservé un traitement digne de VIP’s. En commençant par un repas gargantuesque ! Jusqu’au lendemain soir, impossible de payer quoi que ce soit… Même les cigarettes ! Au fil des discussions avec notre hôte, nous tombons des nues en découvrant que le premier rôle du reportage de Thalassa, c’était lui qui le tenait ! Pour de vrai !!! Il invite alors son ami avec qui il partait essayer de capturer un oiseau pour nous faire une démonstration de ses talents. Il peut imiter les chants de 15 différents volatiles avec un simple bout de plastique qu’il fait vibrer. Une boucle est bouclée et on se dit que la terre est terriblement petite !!!
Sumatra est maintenant de l’autre côté du détroit de Malacca, on vient d’entrer dans le 24ème pays de notre voyage, la Malaisie.
À tantôt