Un mois jour pour jour depuis notre dernier coup de pédales à Kuala Lumpur, et après s’être habillés d’une confortable nappe graisseuse pour parer aux températures patagones, nous troquons à nouveau notre douillette vie de sédentaires pour celle des dévoreurs de bitume ou autres revêtements. Nous devons réhabituer nos fesses au moelleux tout relatif de nos selles, ce qui ne va pas sans quelques grimaces en fin de journée… Nos cuisses et mollets aussi sont à rude épreuve car tant sur les rivages du Pacifique qu’au travers des forêts de la Cordillère de la Côte, cela fait longtemps qu’ils n’ont pas eu à subir des pentes si nombreuses et abruptes. Et ceci littéralement, puisque le verbe « subir », en espagnol, signifie monter ou gravir. À croire que ça nous est directement destinés ! Donc on subit, on subit, mais les paysages qui défilent devant nous compensent largement ces quelques considérations bassement mécaniques… Particulièrement lorsqu’au détour d’une colline, nos regards ébahis peuvent embrasser à l’infini un défilé de rondeurs tout en nuances de verts et du jaune des colzas, avec en arrière-plan la Cordillère des Andes qui se devine par ses volcans pointés de blanc.